au bord de #5
Je m’intéresse aux déplacements. Aux déplacements géographiques, aux déplacements émotionnels. Je m’intéresse aux lieux de basculement. Là où on passe d’une chose à l’autre.
Je m’intéresse aux frontières comme lieu de bascule.
J’explore les manières de suggérer une carte. Une expression libre de ma vision du monde. Aujourd’hui je dévoile la légende de cette carte.
Je suis partie de l’envie de traduire. Traduire les espaces que nous habitons seuls et collectivement. Très vite je me suis rendue compte que traduire les espaces, ça revenait à traiter la question de l’hospitalité. Qu’est-ce qui accueille, qu’est-ce qui exclu ? Ca pose la question des entrées et sorties, des seuils. Avec l’actualité brûlante les entrées et sorties, sont devenues rapidement comme une évidence, celles du territoire, d’un territoire.
Au départ l’envie c’est de traduire. Une traduction libre qui n’explique pas tout. Traduire, c’est trahir.
Je cherche une forme nue et spontanée parce que urgente. J’ai le désir de mots. Des mots enthousiastes et déçus, des mots sincères. Des mots qui se précipitent, qui se retiennent, qui s’emballent.
Il y a du déplacement. Je vous emmène dans un espace. Cet espace vous raconte.
Je m’intéresse aux mouvements contrariés et aux mouvements volontaires. On s’attire, on se repousse.
Traduire c’est refaire l’expérience, revivre. C’est d’abord un mouvement de recul, retourner à l’origine du vécu, de la sensation, pour donner une expression dans une nouvelle langue, un nouveau média. Je suis rentrée dans la confidence de certains de ceux qui sont bloqués aux frontières. Je fais l’expérience de l’hospitalité.
Je refais l’expérience plusieurs fois et avec d’autres. Chacun en tire sa traduction. Camille et son corps en mouvements, Yann et sa guitare électrique.
Je vous invite à partager cet instant T de mon désir de création. C’est un cri de colère qui cherche ses mots à vu, à nu sur une carte. Un rapport de distance entre nous, vous et moi. Quelque chose qui tourne autour de 60cm.