LA CABRIOLE
2024
Ici, nous avons rencontré 24 Assistantes Maternelles de Rillieux-la-Pape. Nous avons créé des portraits, et par le jeu théâtral, travaillé sur la confiance en soi et la reconnaissance du rôle primordiale de son métier, si souvent malmené.
Les interventions artistiques se sont terminées avec une restitution théâtrale, une expo photo et la diffusion d’un podcast.
Marcher beaucoup. Marcher, sortir, dès que possible. S’aérer, s’oxygéner, se balader. Marcher pour se retrouver. Parce que la charge mentale est pesante et empiète sur la vie personnelle. En tant qu’assistante maternelle, elle doit être toujours avenante et souriante, douce et accueillante. Sa maison et ses tenues doivent être irréprochables. On lui demande d’être honnête, ponctuelle, volontaire, optimiste, emphatique mais aussi organisée, patiente, enthousiaste, créative et attentive. Elle le fait. Elle sourit. Sa présence est comme déposée. Ni trop, ni pas assez. Dans le contrôle de la juste place à prendre, mais ce contrôle du corps, de la tenue et de la maison est très pesant, stressant, fatiguant. C’est pour cela qu’elle marche beaucoup, pour se changer les idées et prendre l’air. Dès qu’elle arrête de marcher, de nouveau, elle doit être super-women, la fée du logis, celle qui comprend, épaule, chouchoutte. Elle sait donner de l’attention et être serviable. Elle dédie tout son temps aux autres. Mais qui prend soin d’elle ? Doit-elle, aussi, être autonome et engagée dans sa manière de prendre soin d’elle ? Comment répondre à cette demande pressante d’être un femme parfaite ? Est-ce que c’est cela être parfaite ? Est-ce que c’est possible ? Souhaitable ? À quel endroit a-t-elle le droit, non pas à l’erreur, mais à un petit relâchement ? Qui lui donne l’autorisation d’être aussi parfois juste un peu fragile ? Qui viendra spontanément la porter juste un tout petit peu, bien quelle puisse tout faire seule. Ce n’est pas le rôle des enfants qu’elle accompagne au quotidien. Avec eux, ce n’est que le plaisir et les jeux, les bisous, les câlins et les comptines, mais quand même un espace de douceur existe pour elle dans ce quotidien exigeant, et elle sait, une fois encore, que c’est elle qui doit faire le choix de pouvoir l’accueillir ! Avec courage, elle ancre cette pensée dans un grand éclat de rire !