CA TE REGARDE

Performance et typographie urbaine
Vers 9h30, des personnes arrivent sur une place qui est en cours d’inscription graphique au blanc de Meudon. Sur cette place il y a déjà de présent un trait blanc continu assez long. Une performeuse trace encore avec un long pinceau à taille humaine pendant que des gens viennent, traversent la place, s’adressent à elle en lui demandant : ce que c’est ? à quoi ça sert ? pourquoi c’est là ? etc. A cette occasion la performeuse entre en contact avec ces curieux·ses et peut faire des invitations. D’abord une invitation à rejoindre une presse de typographie installée sur la place, puis l’invitation à revenir sur cette même place à une heure donnée ce même jour et à se laisser embarquer soit pour un laboratoire du regard, soit à cueillir des soli le long d’un parcours.
Les spectateur·ice·s emballé·e·s par cette proposition se ruent sur la presse de typographie où elle·il·s sont chaleureusement accueilli·e·s et invité·e·s à réfléchir sur ce par quoi elle·il·s se sentent concerné·e·s. Une invitation à laisser aller la réflexion sur des thèmes politiques, pragmatiques autant que poétiques. Au besoin des exemples leurs seront proposés (ex : ça me regarde la manière dont allons collectivement habiter nos rues, ça me regarde que tu laisses traîner tes chaussettes près du lit, ça me regarde le bruissement d’un vol d’étourneaux.).
Chacun·e sera invité·e à réaliser une phrase poétique en typographie. Chaque phrase sera tirée en 3 exemplaires : 1 exemplaire pour l’auteur·ice de la phrase, 1 exemplaire pour la sympathique équipe artistique organisatrice, 1 exemplaire que nous demandons d’implanter dans le quartier collé sur un carton, lui même suspendu à une cordelette ou un fil de fer. La personne sera photographiée (avec autorisation préalable, bien évidemment) à côté de sa phrase poétique suspendue dans la ville.
Au fil des heures le trait continu au blanc de Meudon déborde de la place et les phrases poétiques petit à petit fleurissent le long des rues du centre-ville. Vers 13h les artistes auraient faim, les curieu·x·ses aussi, alors sans se le dire, il y aurait un temps de rien, où les phrases flotteraient tout simplement, comblant la faim – de poésie et de revendication – des piéton·ne·s peut-être un peu surpris·es.